Discours de JF KENNEDY

prononcé à l'université de Washington le 10 juin 1963


« […] Quelle sorte de paix recherchons-nous ? non la paix du tombeau ou la sécurité de l’esclave. Je parle de la paix authentique, le genre de paix qui fait que la vie sur terre vaut la peine d’être vécue ; le genre de paix qui permet aux hommes et aux nations de croître, d’espérer et d’édifier une vie meilleure pour leurs enfants ; non seulement la paix pour les Américains mais la paix pour tous les hommes, non seulement la paix à notre époque, mais la paix à toutes les époques.[…]

 Je parle donc de la paix comme une fin nécessaire et raisonnable que doivent envisager des hommes raisonnables. J’ai conscience que la poursuite de la paix n’est pas aussi spectaculaire que celle de la guerre, et souvent les termes employés par ceux qui la poursuivent tombent dans des oreilles lasses. Mais nous n’avons pas de tâche plus urgente.[…]

 Je ne fais pas allusion au concept absolu, illimité de la paix et de la bonne volonté universelles dont certains esprits chimériques et fanatiques rêvent encore. […] Concentrons-nous au contraire sur une paix plus pratique, plus aisée à atteindre, fondée non sur une brusque mutation de la nature humaine, mais sur une évolution graduelle des institutions humaines ; sur une série d’actions concrètes et d’accords effectifs qui sont de l’intérêt de tous.[…]

Ne fermons donc pas les yeux sur nos divergences mais portons aussi notre attention sur nos intérêts communs et sur les moyens par lesquels ces divergences peuvent être aplanies. Et si nous ne pouvons mettre fin à nos désaccords, au moins pouvons-nous aider à assurer dans le monde une sécurité qui permette la diversité des idées. Car en dernière analyse, notre lien commun fondamental, c’est le fait que nous habitons tous sur cette planète. Nous respirons tous le même air. Nous chérissons tous l’avenir de nos enfants. Et nous sommes tous mortels […] »